Combattre la contrefaçon dans la mode // LISAA Alumni
Laury Vialard est diplômée 2016 du mastère Management de la Mode & du Luxe. Elle a choisi de se spécialiser dans la lutte contre la contrefaçon, un enjeu majeur pour l'industrie de la mode.
LISAA : Pouvez-vous nous retracer votre parcours professionnel ?
Laury : J'ai au départ un parcours linguistique et business. Après une Licence LEA anglais/italien et une première année de Master Négociateur trilingue en commerce international, j’ai intégré directement la formation de mastère en Management de la Mode & du Luxe en 2e année.
Mon parcours professionnel est encore junior. Jeune diplômée, j‘ai effectué des stages : 3 mois à Milan dans un service client pour des marques de mode et de luxe en tant qu’assistante responsable de la filière italienne, et 6 mois à Monaco, chez la talentueuse créatrice de cols et foulards Swann Hostein en tant qu’assistante e-marketing, communication & community manager.
Pourquoi vous être intéressée à la contrefaçon ?
J'ai récemment été fascinée par le métier de douanier. Pouvoir agir et lutter contre la contrefaçon ou les trafics animaliers, je trouve ça fascinant.
Cette passion s'est accrue lors de mon premier stage à Milan. La contrefaçon touche de nombreuses marques de luxe et j'avais du mal à comprendre pourquoi les clients ne recevaient pas vraiment de réponse lorsqu'ils contactaient le service client à ce sujet-là.
J‘ai donc eu l'envie de me former sur le sujet et de combler cette faille. Il n'y pas beaucoup d'écrits mais plutôt des articles ou des reportages que je qualifierais de factuels.
Quel est son impact sur l’industrie de la mode ?
Pour moi la contrefaçon est un enjeu majeur au sein de l'industrie de la mode et du luxe
Laury Vialard, diplômée 2016 en Management de la Mode & du Luxe
Pour moi la contrefaçon est un enjeu majeur au sein de l'industrie de la mode et du luxe, qui n'est pas encore suffisamment intégré par les marques. Il y‘a pourtant une véritable éducation à mettre en place.
Les gens ont tendance à imaginer la contrefaçon comme quelque-chose de grossier et de mal fait. Or aujourd'hui, on parle d‘imitations quasi-parfaites ! Il est très difficile de détecter le faux du vrai. Le comportement des clients mérite d'être analysé en profondeur car certains n’hésitent pas à acheter de très bonnes imitations sur Internet quasiment au même prix qu'un vrai article de luxe.
Aujourd'hui, on parle d‘imitations quasi-parfaites !
Laury Vialard, diplômée 2016 en Management de la Mode & du Luxe
Au-delà, il y a un véritable danger de santé publique puisque les matières utilisées ne respectent en rien les normes européennes au niveau de la composition chimique... de même que les verres teintés des lunettes de soleil contrefaites ne protègent pas des UVs nocifs. Et ce ne sont que des exemples parmi tant d'autres !
Est-ce que des solutions sont envisagées ?
Il existe des sociétés qui ont compris l'importance du problème de la contrefaçon. Le plus souvent, ce sont des entreprises qui travaillent sur des technologies textiles innovantes comme des puces intelligentes intégrées dans le vêtement, des encres invisibles... certaines marques se protègent également de ce fléau en instaurant un service anti-contrefaçon comme Louis Vuitton, Louboutin, etc.
Cependant, compte-tenu des milliers de marques de luxe qui existent, cela ne représente qu'une infime partie et tout reste copiable. Les marques devraient construire des bases de données clients & logistique afin d'agir en toute transparence et de savoir facilement retracer leurs articles. La tendance aujourd'hui est au vintage, qui draine indirectement un autre type de clientèle vers les marques de luxe. Cette clientèle mérite selon moi de connaître ce qu'elle achète.