Rencontre avec Raphaël de Lacroix, créateur de mode // LISAA Alumni
Diplômé de LISAA Mode Paris en 2011, Raphaël de Lacroix a aujourd’hui créé sa propre marque éponyme de prêt-à-porter féminin. Entretien.
LISAA : QUEL A ÉTÉ TON PARCOURS APRÈS LISAA ?
Raphaël de Lacroix : En parallèle de mon Bachelor Styliste / Designer textile à l’école de mode de LISAA Paris, j’ai perfectionné ma technique auprès d’une assistante du créateur Alexander McQueen.
Après mon diplôme, j’ai fait mes premières armes chez différents créateurs et grandes maisons de couture, comme Valentine Gauthier ou Emanuel Ungaro, puis comme illustrateur pour le célèbre bottier Aubercy. Par la suite, j’ai exercé dans différents ateliers de tailleurs. Je suis aujourd’hui associé avec un maître tailleur.
D’où est venue l’envie de créer ta propre marque de prêt-à-porter féminin ?
Depuis 2013, en parallèle de mon activité de tailleur, j’ai pris le temps de réaliser mes propres créations de prêt-à-porter féminin. Grâce à mes relations dans le monde de la mode, un bureau de presse a remarqué mes pièces et m’a présenté mon premier directeur artistique.
Nous avons ainsi affiné ensemble l’identité de ma marque et le choix de son positionnement, tout en tenant compte des délais et des coûts de production. Puis nous avons sélectionné les pièces qui allaient constituer ma première collection, qui a pu être shootée par un grand professionnel.
Comment s’organise ton travail ?
Toutes les pièces de mes collections, pour lesquelles j'essaie de respecter le calendrier de la mode parisienne, sont réalisées dans mon atelier showroom à Paris. En parallèle de cette production, je réalise aussi beaucoup de créations sur-mesure pour mes clientes.
Les pièces que je conçois pour elles sont uniques, imaginées en fonction de leurs besoins, mais tout en respectant l’identité propre de la marque. Mes clientes viennent dans mon atelier pour plusieurs essayages et sont sensibles à la qualité haut de gamme et artisanale des créations.
Comment peut-on définir tes créations ?
Elles se définissent par la recherche de la pièce juste, aux finitions impeccables. Je privilégie des lignes épurées, simplifiées au maximum, afin de mettre en avant le choix haut de gamme des tissus.
Je travaille à la fois des matières classiques, comme la soie, la laine ou encore la gabardine, mais également des matières techniques comme le néoprène ou la maille 3D, mais aussi le cuir et le daim.
Quels conseils donnerais tu aux étudiants désireux de créer leur marque ?
Avant de se lancer, je conseille de ne pas aller trop vite et de prendre le temps de se former auprès de créateurs de renom, afin de devenir un très bon technicien. Ensuite, il faut avoir conscience que créer sa propre marque signifie endosser des responsabilités économiques. La création ne peut se limiter à la démonstration. Il est donc primordial de prendre en compte l’aspect financier.
Pour cela, j’ai appris qu’il est nécessaire de construire une collection cohérente, inscrite dans un ADN réfléchi, tout en prenant compte des délais et des coûts de production. Lorsque l’on parvient à réunir ces différents paramètres, c’est déjà beaucoup.
Il faut également être prudent face à l’engouement qui peut naître via les réseaux sociaux, ainsi que les sollicitations qui peuvent rapidement arriver, mais qui ne garantissent pas forcément un succès pérenne par la suite.
Par ailleurs, je trouve que le travail des collectifs de créateurs est une bonne piste à explorer, car il permet de réunir des compétences dans les différents processus de la création.