Olivier Gassies : design, technique et engagement
Enseignant en technologie du design et en design de service à LISAA Rennes, Olivier Gassies explore les liens entre design, fabrication et innovation technique. À travers ses recherches et collaborations, il s’intéresse particulièrement aux nouvelles pratiques de recyclage des plastiques et à l’impression 3D, intégrant ainsi une démarche durable et expérimentale dans ses projets. Rencontre.

Explorer la fabrication pour repenser le design
Quels enseignements dispenses-tu à LISAA ?
J’enseigne la technologie du design en architecture intérieure et design en troisième et quatrième année, ainsi que le design de service en cinquième année.
Tu as récemment eu une activité riche, notamment sur le volet recherche. Peux-tu nous en parler ?
En parallèle des commandes en design d’objet et en design de service, je mène un travail d’exploration par le design autour des techniques, outils, machines et gestes liés à la fabrication. Je commence à m’intéresser aux plastiques et à l’impression par dépôt de filament fondu, une technique d’impression 3D, à travers différents projets intitulés L’Imprimante et La Spirale.
Je collabore avec Quentin Orhant sur un projet de micro-filière de recyclage des plastiques qu’il a imaginé et conçu sous le nom d’Ecofab. Cette micro-filière open-source et accessible permet de recycler des déchets plastiques en semi-produits ou produits. Ce projet étant ouvert, plusieurs personnes le soutiennent et interviennent, parmi lesquelles Milan Four-Pony, Hugues Aubin, Stéphane Godin et Guillaume Martin.
Où interviens-tu ?
Les premiers prototypes sont développés à l’Atelier de la Belle Déchette, où ils demeurent et peuvent être utilisés. En fin d’année 2024, nous avons effectué une résidence à l’Édulab Pasteur autour des machines, ce qui nous a permis d’optimiser leur fonctionnement.
Ce travail est-il accessible au public ?
Oui, la résidence propose des temps ouverts au public, pendant lesquels nous avons présenté les machines, notre avancement et nos questionnements. Il était essentiel pour nous de partager ces réflexions au travers d’échanges et d’ateliers.
Qu’as-tu retiré de cette expérience ?
Le cadre de la résidence nous a permis d’avancer sur le développement des machines et d’approfondir nos recherches sur le recyclage des plastiques. La collaboration entre un designer et un maker est très enrichissante : elle met en lumière des synergies, des complémentarités mais aussi des divergences, qui méritent d’être explorées. Cette expérience me permet aussi de poser les bases d’un nouveau projet intitulé Les mains dans la machine, qui poursuivra cette exploration.
Quel conseil donnerais-tu à un étudiant souhaitant se lancer dans un projet similaire ?
J’invite les futurs designers d’objet, de services ou d’espaces à s’intéresser à la technique et aux outils. Il est essentiel de développer une capacité à évaluer et adopter des moyens techniques soutenables, ainsi qu’à initier ou participer à leur conception.