Rencontre avec Laura Frank alias Linseï, alumni LISAA et tatoueuse engagée
Laura Frank a étudié la mode à LISAA Nantes après avoir fait une année de MANAA à LISAA Strasbourg. Aujourd’hui tatoueuse, celle qui se fait appeler Linseï, s’est installée à Bali et fait partie des "Sea Shepherd Artists". Rencontre.
Quels souvenirs gardez-vous de vos formations à LISAA ?
Mon année de MANAA à LISAA Strasbourg et ma formation à LISAA Nantes ont été très intenses, mais très enrichissants. D’un point de vue tant intellectuel que personnel. Ce qui m’a le plus marqué, et ce qui a différencié ces formations des autres, c’est la passion de mes professeurs et leur envie de nous voir évoluer, et nous épanouir.
Je suis très chanceuse d’avoir croisé la route de personnes aussi bienveillantes.
Les professeurs ont envie de nous voir évoluer et nous épanouir
Laura Frank, alias Linseï
Que vous ont apporté vos formations ?
D'abord un savoir indélébile sur le textile et la mode grâce à mon BTS Design Textile et Mode mais aussi une approche philosophique et humaine de l'univers ainsi que des méthodes de travail que j’utilise encore aujourd’hui.
Aujourd’hui les entreprises nous demandent d’être « tout » et de savoir tout faire. LISAA m’a apporté un savoir transversal que je peux adapter à tous types de produits, compagnies, ou milieux.
Quel a été votre parcours après LISAA ?
Pour mon projet de diplôme, j’avais choisi de créer une collection de prêt-à-porter inspirée des tenues d’escrime. Ce projet m’a permis de réaliser un défilé pour la Fédération Française d’Escrime en 2014.
J’ai, ensuite, enchaîné les petits boulots, dont un chez Karine Lecchi. Nous faisions les collections, gérions les productions, les matières, gérions le marketing, les social networks, les clients... Une expérience fabuleuse !
Vous avez finalement pris un autre virage…
Oui. La vie parisienne peut être difficile, et mes petits boulots ne me permettaient pas de subvenir à mes besoins. Du jour au lendemain, j’ai quitté la France pour la Nouvelle-Zélande, j’ai travaillé puis développé une appétence pour le dessin.
Pendant un an et demi, j’ai travaillé pour un tatoueur de la Capitale. J’ai troqué mes aiguilles de couture pour des aiguilles à tatouer.
Vous êtes aussi engagée pour la protection de l’environnement…
En effet. Après la Nouvelle-Zélande, j’ai posé mes valises en Thaïlande, où je me suis rapprochée de personnes engagées dans la conservation marine. J’ai continué à voyager tout en tatouant sur mon passage. J’ai décidé d’allier ma passion pour le tatouage avec la protection de l’environnement.
Je vis aujourd’hui à Bali, sensibilise les populations aux problèmes environnementaux et fait partie des "Sea Shepherd Artist". Ce qui consiste à collecter des fonds pour Sea Shepherd, une organisation dédiée à la protection des écosystèmes marins et de la biodiversité. A chaque tatouage réalisé, 20% leur sont reversés.
Quelles sont les compétences nécessaires pour réussir en tant que tatoueur ?
Tatouer permet d’échanger, un peu d’énergie, d’histoire, de rencontrer des gens, et contrairement à un vêtement c’est intemporel. Pour être tatoueur, je pense qu’il faut savoir, avant tout, s’adapter. Dans tous les sens possibles. S’adapter aux désirs du client tout en mettant de côté son propre ego d’artiste, s’adapter à la peau de la personne, s’adapter aux différents endroits où l’on travaille ou encore s’adapter aux différentes cultures.
L’école est un terrain de jeux où l’on a la chance de pouvoir faire des erreurs et d’être encadré et d’apprendre.
Laura Frank, alias Linseï
Quels conseils donneriez-vous aux étudiants de LISAA ?
L’école est un terrain de jeux où l’on a la chance de pouvoir faire des erreurs et d’être encadré et d’apprendre. Il faut prendre le temps de créer, d’être spontané, de poser des questions. Etre curieux, croire en soi, être patient et ne jamais se laisser décourager, par soi ou par son entourage.
Pour découvrir le travail de Linseï, cliquez ici.