Rencontre avec Lysandre Graebling, co-fondatrice de Tohu Bohu // LISAA Alumni
Diplômée en stylisme/design textile de LISAA Mode Paris en 2009, Lysandre Graebling, devenue graphiste textile, a co-fondé le bureau de création Tohu Bohu. Elle nous raconte sa passion pour les beaux motifs et son aventure entrepreneuriale.
LISAA : QUEL A ÉTÉ TON PARCOURS APRÈS LISAA ?
Lysandre Graebling : Après mon diplôme de styliste/designer textile obtenu à LISAA Paris, j'ai passé quatre ans à l'ENSCI (école nationale supérieure de création industrielle), anciennement Atelier national d'art textile, en section textile où j'ai principalement appris le tissage et la maille. Cette approche très technique est venue compléter ma formation initiale reçue à LISAA.
Après avoir obtenu mon master en design textile en 2013, j'ai effectué un stage de fin d'étude de 6 mois chez Hermès au sein du département textile d'ameublement. Par la suite, j'ai été embauchée chez Sonia Rykiel. Pendant deux ans, j'ai dessiné puis développé avec les usines l'intégralité des motifs de la ligne Enfant.
Comment est venue l’idée de créer Tohu Bohu ?
Après deux années chez Sonia Rykiel, j'ai eu envie de devenir indépendante afin de travailler pour des clients variés. J'ai alors monté mon propre studio Tohu-Bohu avec une amie, Lucile Bonnaud. Nous avions envie de travailler ensemble depuis plusieurs années et l'idée de monter notre bureau de dessins textiles est venue assez vite. Dès que j'ai quitté mon poste chez Sonia Rykiel début 2016, nous avons commencé à travailler à temps plein sur ce projet.
Tout s'est ensuite enchaîné assez vite : nous avons commencé à démarcher puis travailler avec nos premiers clients. En septembre de la même année, nous avons exposé pour la première fois sur le salon Première Vision et c'est à partir de là que tout s'est accéléré.
Que développes tu dans ce studio ?
Nous avons deux manières de fonctionner : chaque saison nous créons une collection de motifs que nous présentons sur le salon Première Vision deux fois par an. Nos clients peuvent donc nous acheter des motifs issus de notre collection. En parallèle, nous accompagnons les marques dans le développement de motifs sur mesure.
Avec quel type de clients collaborez-vous ?
Le motif pouvant s'appliquer à des types de supports très divers, notre clientèle est très variée. Nous travaillons pour la mode (femme, homme, enfant), mais aussi pour des secteurs beaucoup plus variés : papeterie, vaisselle, packaging, ameublement...
Nous collaborons notamment avec des marques comme le Slip Français, Envie de Fraise, Natalys, Carrefour, Birchbox, Kipling, Twocute...
Comment se passent tes journées de travail ?
Comme nous ne sommes que deux, nous sommes multitâches. Nous gérons nous même toute la partie commerciale et communication, ce qui demande du temps. Ainsi, aucune de nos journées ne se ressemblent.
Un jour, je passe ma journée à dessiner et le lendemain je démarche de nouveaux clients, ou organise des rendez-vous chez l'un d'eux. C'est d'ailleurs ce qui me plaît dans mon statut d'indépendante. Je suis libre d'organiser mon emploi du temps comme je l'entends.
Quels conseils donnerais-tu aux étudiants désireux de créer leur propre studio ?
Il faut être passionné et croire en son projet. Il faut également être patient et ne pas reculer devant les obstacles. Le fait d'être deux nous aide beaucoup et nous permet de faire face à certaines difficultés plus facilement.
Au moment de lancer son activité, je conseillerai aussi de se renseigner sur les avantages et inconvénients que chaque statut propose. Nous concernant, Tohu-Bohu est la vitrine qui nous constitue en tant que collectif mais nous sommes en fait deux indépendantes affiliées à la Maison des Artistes.
Ce statut diffère de celui d'auto-entrepreneur et parmi d'autres avantages, nous permet de ne pas avoir de plafond de revenus limité. Cela nous permet d'envisager notre collaboration sur le long terme.
Copyright images : ©Tohubohu ©Twocute
